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La CPI : un danger pour la stabilité et le développement des Etats africains.
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En 5 ans de son existence la CPI a délivré 12 mandats d’arrêt dont l’essentiel ne concerne que les africains . La CPI constitue t-elle un danger pour l’Afrique ? Sa survivance menace t-elle la stabilité et le développement des jeunes démocraties africaines ?
Autant des différentes questions qui méritent que l’on s’y attarde dès lors qu’on constate depuis un certain temps l’acharnement de cette Cour sur certains dirigeants africains. Ce dire que les crimes contre l’humanité ne se perpétue qu’en Afrique ? Bien sûr que non. Les exemples sont légion : De l’Irak, en Afghanistan, en Birmanie , en Tchétchénie…La justice de la CPI n’est pas le miroir de la justice voulue parles Etats. La justice de la CPI n’est autre qu’un instrument du néocolonialisme.
Pour un bon nombre des observateurs avertis, il ne fait l’ombre d’aucuns doute que la CPI constitue un danger et une menace pour la paix et la stabilité en Afrique. L’inculpation dernière du président Bachir constitue un coup fatal aux efforts de paix dans ce pays et de l’Afrique. Le fait que cette inculpation intervienne le jour de la cérémonie destinée à entériner une nouvelle loi électorale, approuvée la semaine dernière par le Parlement et qui devait permettra la tenue d'élections l'an prochain comme le prévoit l'accord de paix entre le Nord et le Sud signé en 2005, un moment historique qui devait permettre la réconciliation du peuple soudanais est un exemple éloquent.
Ainsi n’est-il pas étonnant de voir la CPI se focaliser toujours sur les faibles et surtout sur les ennemis de l’Occident mais touche aucunement aux intérêts et leaders soutenus par l’Occident et Washington. Comme pour le Congo où Thomas Lubanga a été inculpé parce qu’il constituait un obstacle à l’exploitation des richesses de l’est du Congo ou encore Bemba parce qu’il n’a pas répondu aux attentes des lobbies belges qui l’ont porté au pouvoir, dans la cas de Soudan, le vrai problème ce n’est pas Bachir mais le pétrole de Darfour. Dans cet élan, l’on ne doit s’étonner de voir un jour le président congolais KABILA par exemple être traduit devant cette cour non parce qu’il se serait rendu coupable des crimes contre l’humanité ou crimes de guerre mais parce qu’il se serait entêté en signant des contrats miniers faramineux avec la Chine au détriment des intérêts belges et occidentaux ; de voir le président Mugabe devant cette cour parce qu’il aurait décidé des déposséder des fermiers blancs possesseurs de 80% des terres arables du Zimbabwe ; de voir enfin le président rwandais Kagamé devant cette Cour parce qu’il a tenté de démontrer la participation de la France dans le génocide rwandais. Les exemples sont légion.
De plus, la politique de travail de l’argentin Moresmo inquiète et est de nature à fragiliser la stabilité des jeunes démocraties africaines. En pratique, l’on peut se demander quel doit être la réaction d’un chef d’Etat africain qui serait inculpé si ce n’est que de chercher par tous les moyens à se maintenir au pouvoir ainsi échapper à un transfèrement vers les geôles de la Haye ?. D’où le danger pour la stabilité des Etats africains. L’histoire récente de cette cour renseigne en effet que les mandats d’arrêt lancés contre les Chefs d’Etat en fonction ont été exécutés après qu’ils aient quitté leurs fonctions(Cfr les cas de Charles Taylor du Libéria et de Slovadan Milocevich de l’ex-Yougoslavie) .
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains et les africains ne doivent rester insensibles devant l’instrumentalisation et la manipulation de la CPI, institution créée , il n y a plus de doute, de toute pièce dans le cadre du néo-colonialisme pour mater l’Afrique.
Beaucoup de questions méritent en effet d’être posées : Pourquoila CPI n’inquiète-elle pas certains hommes politiques européens alors que leur participation directe ou indirecte aux massacres des populations africaines ne fait l’ombre d’aucun doute ( cfr notamment le dossier Thomas Lubanga où l'ONU a sommé la cour de ne pas remettre à l'avocat de Lubanga les dossiers jugés ''top secret'' seulement parce que certains officiels européens comme Louis Michel y sont nommément cités) ? Pourquoi la CPI se montre curieusement impuissante lorsqu’il s’agit des massacres perpétrés par certains Etats qui ne sont pas partie au traité créant la CPI ( comme les Etats-Unis) alors qu’elle porte une autre casquette lorsqu’il s’agit d’autres Etats qui se retrouve dans la même situation en Afrique (En l’espèce le cas du Soudan) ?Le silence de certains Ong des droits de l’homme européens (Amnesty International, la FIDh )devant les crimes perpétrés en Afrique par les Etats africains n’est-il pas coupable et preuve que ces ONG ne sont que des simples instruments au service des Etats européens ?
La demande de mandat d’arrêt lancée par Moresmo contre le président soudanais ne renforce pas la légitimité de la CPI, au contraire, elle renforce l’affirmation déjà patente que le procureur Moresmo fait beaucoup plus de politique que de droit. L’on peut beau affirmer de l’indépendance de la CPI mais les faits le contredisent. Celle-ci n’est autre qu’un instrument de l’Occident pour imposer ses vues aux plus faibles et …aux plus pauvres !
Les dirigeants africains doivent se réveiller et dénoncer ce traité. Car il ne fait l’ombre d’aucun doute que cette Cour pénale n’est en réalité instituée que pour servir d’épouvantail surtout en Afrique. On inculpe des personnes de façon spectaculaire pour les intimider, divertir l’opinion et avertir les autres de rester sages. Comme pour dire, silence, on pille !!!
En définitive, disons que le problème ce n’est pas l’impunité des criminels de guerre mais le fonctionnement de la CPI. Les Etats africains doivent à tout prix renégocier son fonctionnement, à défaut, la dénoncer !
Eddy MWANZO Idin ‘Aminye
Doctorant à l’Université Catholique de Louvain
Chercheur au centre CEDAF (RD Congo)
Assistant à l’Université de Kinshasa |
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